Gaspard, René Benjamin


Une lecture paisible qui permettra de méditer jusqu'en 18. 

Un reportage sur la fin d'année naissance d'un monde (?). Une mise en perspective. Plusieurs niveaux de compréhension (encore et toujours). La Direction a hésité mais finalement a décidé de partager (y' a pas d'raison!). Pour laver le corps et la mémoire des oubliés, accrochés, agrippés, humiliés (et que la liste est longue... interminable même), de ceux qui participeront, participent et ont participé à l'histoire. Les ancien(ne)s, les debouts, les assis(es), les allongé(e)s, les nouveaux, les retardataires, les en avance, les "pas-là"... Figurant(e)s anonymes. Volontaires malgré eux. Mutualisé(e)s regroupé(e)s à marche forcée. Un crowfounding de l'Histoire 2.0 dans la Guerricon valley. Et l'affaire est juteuse. Ne vous réveillez pas. C'est déjà plié... 

Un chroniqueur de 1915. Troublé et troublant, ce René, glorifié puis conspué, enfoui dans les profondeurs du néant. A l'instar de cette rivière d'abondance, qui sort de son lit, et répand alentours son eau rougie assombrie par la honte et l'incompréhension, dans les champs de blés assoiffés de pouvoir, de puissance, de fierté et de gloire.

Un reportage triste et sombre, noir et sans espoir. Applaudi dans la confusion béate d'un début de guerre boueux et nauséabond, puis enfoui comme une maladie honteuse. Certains n'y décèleront que joies, enthousiasmes et fanfaronnades... Ca se termine pas trop mal quand même... Non ??!!! Hein ? Quand même... Gaulois diront certois. Parigot diront certo'. Trahison diront certons. Chagrin diront certains...

off : lors d'un entretien que j'ai eu récemment avec Monsieur Confucius (lui-même), il m'avouait du bout des lèvres avoir connu un temps où les historiographe n'hésitaient pas à laisser des pages blanches... 

La guerre chaque jour dans ce monde... Et tous ces matches de football sur la butte et ces chants de Noël dans les plaines n'y feront jamais rien... 

C'est Gaspard qui parle: "Qu'est-ce qu'on est ?... Des hommes prostitués, des moins que rien, de la viande à tuer !"

 L'horreur n'évite pourtant pas de manger ! Bouillons de ferraille aux boutons et médailles.. La réserve est débouchée... Un cru vinaigré... Les majeurs majors sont de la première heure...
Les généreux généraux en embuscade attendent leur heure... Confusion des genres... Pas d'âmes... Juste des Etats... Il suffit de peu de chose...

La Lorraine comme vous ne l'avez jamais vu...
Alençon comme on l'imagine
Un chef calme et un calme-chef
Un cuistot en toc,
Une Grande Gueule,
Un fanfaron gonfaron,
Des morts en pagaille
Des infirmières
Des lits
Des hostos
Des trains
Des 75
Des poches qui se vident
Des menteurs mentors à la tribune...

Seul Stojil dans son bus a pour l'instant résumé parfaitement la situation (imho) ici.
Et si c'est ainsi, brillez pour nous, pauvres Régneurs... Les festivités commencent à peine...

Bonus : une invitation à la méditation (traduction approximative du mandarin d'avant, Lao Tseu probablement à l'issue d'une convention collective)

"Trente rayons convergent au moyeux, mais c'est le vide qui fait tourner la roue" 
Basta !

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