Les disparus de Saint-Agil, Pierre Véry

Les disparus de Saint-Agil (1935)

Pour amateur(e)s de symboles et d'architecture : aujourd'hui nous allons étudier la croix grecque et la croix du sud.  

Approche en douceur. Dans ce texte, point de femme Mérinos, mais un squelette, un suicidé - soupçonné d'assassiné -, un moniteur, un enquêteur, un directeur de collège, des professeurs toutes catégories, un relieur économe, un buveur, des faussaires, des enfants de l'époque pré-première Grande Guerre, des courageux, des naïfs, des bloqués du complot. Et bien d'autres. 

Dans un contexte de guerre imminente, une succession de disparitions d'enfants est constaté dans un collège de Meaux. Les disparus font partie d'une confrérie association très secrète nommée Chiche-capon et qui a pour objet d'établir un pont humain avec l'Amérique du nord et d'y faire fortune. La déclaration a été faite en mairie en 1913. L'entreprise n'est pas aisée. Peu d'adhérents. Trois. le n°7, le 22 et le 95.

L'enquête est confiée à Monsieur Raymon, prof de gym, inspecteur infiltré.  
  
Bagarre, alcoolisme, surveillance rapprochée, disparitions inquiétantes (sans trop s'inquiéter), marches forcées, blagues potaches, étourdissements, ambiances de m...., mysticisme agressif, parades belliqueuses, lutte greco-romaine, pauses au café du coin. Salles de jeux, cigares et cigarettes. Etudes graphologiques, parties de cache-cache, écrivains en herbe, L'aventure. 
On est dans un monde d'hommes. 'Y a pas ! Seule entorse au règlement, une paysanne bienveillante, mais mal entourée. Ou l'inverse. 

A l'époque, les terrassiers de café avaient déjà noté que certaines femmes de la ville étaient "supérieurement roulées" et certains racontaient même, avec un sourire en coin, les chroniques galantes de la gentry de Meaux. 

Toujours à la même époque, les écolos commençaient à claquer des dents montrer leurs dents. On apprend à ce sujet, de sources sûres, que les banquises étaient encore plus hautes que les paquebots. Mais jusqu'à quand ? On pataugeait en plein désarroi et plus encore, dans le canal de l'Ourcq.
Les temps ont bien changé. 

Un "qui c'est qui l'a fait" dans les règles de l'art. Avec tout le développement intégré. Procès verbaux fournis. Le rapporteur est un homme de dossiers : notes, résumés, croquis, agendas. 
Arrivée de la cavalerie après la bataille.  

On développe la loi des similitudes. 
Certain(e)s ont la maladie du papier timbré (?). 
Souvenirs d'enfance. Une envie d'amérique (?). Une envie d'autre chose.
On joue la marche funèbre de Chopin... Et on arpente les quais de la Marne. Côté moulins.
Nick Carter est référencé. L'agence Pinkerton mentionnée.
Une brève évocation de Dante, niveau purgatoire (le sas de décompression)
La couleur jaune tient sa place. Le pourpre également.
Pour les boissons en terrasse, on recense le madère, l'absinthe et le malaga. Et en lieux clos : le rhum principalement, et l'eau rougie.

Un dossier envoûtant. Grave et joyeux. Intrépide et sage. Une frontière. Une évocation de rite de passage de l'enfance au monde adulte. Tout plein de mots, d'expressions, d'accents circonflexes, d'émotions, d'histoires. Une ambiance. Un rêve. Un lien qui tient bon... 

Les Pèlerins sont attendus toute l'année en gare de Meaux.  

Conseil : durant la période d'octobre prévoir des vêtements chauds en laine mérinos de Barbarie (la meilleure). 

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"Vous pouvez aller !"
ʃiʃ-ka.pɔ̃

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