Ethique en toc, Didier Daeninckx, le Poulpe


Le tavernier du XIè fait la conversation ! L'ennui c'est que Gabriel n'écoute pas. Trop occupé à jouer avec le torchon et à écouter la TSF. Aujourd'hui, le fait du jour, c'est un suicidé tout frais de la veille. Comme par hasard, le cadavre est un ancien camarade de conscription du Poulpe. D'emblée, on apprend que le Gab' a fait son bataillon disciplinaire dans la campagne allemande (p't'êt bien qu'on était voisin va savoir. En tout cas on peut dire que les geôles de Landau sont étaient charmantes. Un peu humides si je peux me permettre!) avec le suicidé. Un certain Floric. Une sorte de frère jumeau. On apprend dans la foulée, que le Gab' depuis sa cellularité nous fait régulièrement des poussées de claustrophobie et a une frousse bleue des ponts.

Fouette cocher, la postale n'attend pas !
Et on va où ?
A Lyon, pardieu !

Mise en route : Cheryl, la coiffeuse parisienne, est une sage patiente. C'est son job. Une perle. Quand Gabriel dit "j'y vais",  il y va. Aucune question. Pas de pleurniche. Impressionnant. Il dit juste (presque texto) : je vais à Lyon vite fait, j'ai une course à faire. Je ne serai pas long, garde le gigot au chaud, je rapporte le vin la binouze. C'est cool, non ?

Je disais donc, Lyon. Ses tisserands, ses bouchons, ses PME si actives à l'export, ses vins, sa gastronomie, ses érudits, ses notables, ses bien-pensants... Dans les soubassements, les relations fricotent avec le bas du front. On navigue à vue. Des coïncidences historiques remarquables. Baignade dans le purin de la seconde raclée (ou de la troisième...). La petite histoire rencontre la Grande. Jean Moulin ressuscité pour l'occasion. Le fameux rendez-vous de Caluire. Le passage à l'an 2000 respecte ses engagements. La fin d'un monde ? Pas sûr... Mais pas loin, pour certains. Feu de bibliothèque. Les pisseurs d'alphabet sont malmenés. Les autres aussi. Dégâts collatéraux. Les médications sont du père Zill. Les couleurs à éviter sont le violet et le vert. Chasses à l'homme dans les traboules. Nostradamus à l'affiche. Beaucoup de monde dans les parages. Le poulpe ne sait plus où donner de la tête. Oui, j'ai bien dit tête. Une exemplarité parfaite même dans les lieux de perdition que l'on ne saurait évoquer dans cet espace. On enjambe les corps. Membrator s'explique.Léa s'accomplit. Une belle raclée commandée pour le Poulpe (l'avoinée Lyonnaise). Suicide. Etranglements aux bas résilles. Balles dans le crâne. Des thèmes pas joli-joli.

Le cast : Lea, la ballerine, reine du scrapbooking, Max (son fantôme), Rigalondre (un ancien commissaire)
Zill Dagona (un gentil) ancien de Berliet, propulseur de Liberté, Pierre Floric (le décédé de la première heure, également phobique des ponts), André, Francis, etc.

Les binouzes : Sneider-Pils, Pilsen-Guille, Sing-Sing, Beccary's Pale,
Priest Lager rondelle, to name a few...

On grignote : volaille demi-deuil façon mère Fillioux

Entorse au règlement : vin de Bramafan (va y avoir des sanctions).

Un gros dossier. De la "bonne" saine dénonciation (?).Une façon de garder le contact. Ne rien lâcher... Ne rien garder non plus... Ca alourdit le paco. Classement à vue d'oeil, à côté de la portée du mammifère marin.

Ciao.