Roulenambeurreouane : urgent de stopper la progression du venin !
- Tu crois que ça va tout rentrer dans ton cartable ?
L'école des Glunois, dans l'Ardèche, n'attendait plus que l'arrivée de Françoise, la toute fraîche stagiaire du contingent de l'Educ', originaire de Tournon, pour démarrer l'année.
Le ton est donné... au sifflet et pipeau, s'il vous plait !
Accueillie sèchement par le maître des lieux, à peine les valoches posées, l'institutrice soupçonne immédiatement le coup fourré. On est bien au-delà du frétillement et de l'énervement de la veille d'une rentrée des classes. Un "casse-pipe" en règle plutôt (à la Nation ?). D'autant que c'était écrit noir sur blanc à la sortie de la gare, sur un mur en souffrance. Une prémonition ? Un avertissement plutôt. Le tableau noir quant lui est réservé pour l'écriture savante. Lire le dossier.
L'accessoiriste vérifie que tous les objets sont en place pour une bonne rentrée scolaire : deux classes bien remplies, un dirlo alcoolique, une stagiaire vierge, une matrone - la femme/mère-, des martiens, une 2 CV, une tente de camping, des stylos, des crayons, des gommes, du papier en tout genre, des cahiers, des cartes de visite d'état-major, de l'anti-venin (rupture de stock/en commande), un médecin de campagne, un café de campagne, une place de village, par extension : un/des lieux de cultes, une boulangerie, une épicerie, des rues, des champs tout autour, du Monopole 11°, des logements de fonctions, etc.
L'histoire très brièvement : une jeune institutrice débarque dans une école de campagne tenue par une main de maître.
Le rapporteur aborde des thèmes plutôt pesants, toujours d'actualité, à commencer par l'alcoolisme au travail... et hors. Une façon de dénoncer le travail en continu. Bien vu. Et de l'inconfort de la vie en vase clos. Il évoque également le harcèlement sous toutes ses formes. La solitude de l'enseignant(e) est plus que suggérée, l'éducation des z'enfants est à la dure. Les dénonciations sont à mots couverts, mais traînées mine de rien sur la place publique. L'adultère, tiens si on en parlait, est également mis en pâture. Les affiches du métropolitain n'arrangent rien de nos jours. Des pratiques ancestrales. Et toujours d'actualité, la célèbre vente à distance (catalogues), relayée de nos jours par l'internet, la fiévreuse maladie d'amour, la vocation, le feu sacré, le port du pantalon obligatoire.
On se rase de frais pour participer aux activités périscolaires :
Pique-nique, cache-cache, tentative d'ascension
La bonne aventure : on joue aux tire les dominos. Le 6-6 manque à l'appel. -Blvd ? - Non c'est pas moi qui l'a !
Interprétation du divin: la morsure de serpent. Avec une aspiration en cadence de l'aspirant. Pour plus de précision, se rapprocher de MM. Freud et Jung.
Dictée : on orthographie péquenod ainsi. Ce n'est pas du goût de tout le monde. La direction quant à elle, n'en a que faire.
Ingestion de liquide, boissons remarquables : marc du coin, Hermitage blanc, pinard de camping, du Cep Généreux (Monopole 11°)
La mort et sa soeur traînent leurs guêtres dans la campagne, lancinantes. Elles jouent avec les uns et les unes.
Une campagne en souffrance, qui se dépeuple.
Un polar rural ? Très certainement. Un dossier qui pourrait également être classé dans la catégorie polar de la fonction publique, mais c'est moins porteur, forcément.
Impossible d'éviter le conseil du maître : "les galons, les grades, les distinctions, ne sont que balivernes. Si on veut rendre les hommes dociles, il faut les siffler comme les chiens". A méditer.
Un autre : "un homme finit toujours par choisir son métier"
Encore un autre : "les morts ont de la chance"
Un dossier solide, à lire sans retenue. Sous une tente de préférence. Extérieur ou intérieur. Peu importe. Le Monopole 11° n'est pas obligatoire. Privilégier plutôt l'eau de source (ardéchoise bien sûr) et manger 5 fruits zé légumes par jour.
Prévoir si possible un petit bonbon amer, à sucer lentement.
Et en musique de fond l'hymne à la nuit
Qu'on se le dise, une ascension du Grand Felletin n'y fera rien.
Ciao
Blvd
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