Cripple Creek, James Sallis

Pas l'ombre d'un ruisseau... 
Juste des vies qui arpentent un chemin semé d'embûches. 
La base... 


Quand la descente est amorcée, c'est un peu comme dans une aspiration de baïne :
 
1 - Mieux vaut pas trop s'agiter et/ou s'affoler. 
2 - Se laisser glisser  
3 - Se débarrasser de son masque et de ses palmes qui pourraient gêner dans le cas présent
4 - Faire le(s) bon(s) geste(s) qui sauve(nt)... Au bon moment...
 
La question, 
c'est de savoir le(s)quel(s) et quand ?
 
Autre option (plus sage) : rester sur la terrasse (ou sur le balcon, ou à la fenêtre) avec un bon verre de whiskey et laisser passer l'orage.
 
Turner, sait tout ça et applique la méthode consciencieusement. Le problème c'est qu'autour de lui ça bouge dans tous les sens et ça tire à vue. En posant son baluchon à Oxford, Mississippi, il y a quelques temps, il pensait pouvoir un peu relâcher la pression. Mais non ! Ca continue. Encore et encore.

Des balles perdues, des amis qui tombent sur le champ de bataille. L'évacuation des blessé(e)s se fait dans la débandade. Qui sera le prochain ? C'est tout le cerveau qui se remet en branle. On explore le passé. On met à contribution les neurones. On épuise les nerfs. John Turner expérimente. Il reprend la route dans l'autre sens. Revient sur ses pas, destination Memphis. La famille se rapproche. Pas simple. Heureusement qu'il y a les douces mains de sa dame qui branlent les cordes du banjo paternel et apaise le feu de son âme. Pour un temps du moins.
 
Enigmatique, envoûtant. L'univers de Turner est sombre à souhait. Mais il sait voir les choses. Son regard est profond. Chaud. Les pacaniers, les insectes, les rongeurs, les nocturnes en tout genres, les ami(e)s, les vivant(e)s, toutes ces petites et grandes choses de la vie, il les prend pour ce qu'elles sont. De simples et éphémères compagnons de route.
 
     


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