Désolé pour la livraison tardive. Je reviens tout juste de voyage. Asie du Sud-Est. Indonésie précisément. Une histoire de sous-marin et de SMS… ‘Pouvez pas comprendre !
Pas moyen de s’absenter quelques jours … Alerte sanitaire.
Tous aux abris. Encore un cas de burnout à déplorer. Du côté des
Antilles ce coup-ci. C’était pourtant bien parti pour le jeune homme (si on est
attentif, ça commence toujours bien. C’est après que ça se gâte). Bon encadrement.
Suivi scolaire impeccable. Du latin plein la bouche. Une famille amiante
aimante. Une pesante mais juste
pression. Un problème de ventilation certainement. Et puis brusquement,
changement de météo. Les voiles gonflées à bloc se déchirent. Le mat se brise.
La barque chavire. Le vent sifflote un air connu If anything can go wrong,
it will happen...
–
Eh Blvd, tu pourrais pas nous le faire en français
ou en latin. Quelle éducation bon sang !
C’est que « Nel mezzo del camin’ di nostra
vità », un besoin irrésistible de raconter son parcours s’impose. Une
sorte de thérapie. D’un sens le bonhomme n’a pas tord. Quand quelque chose reste coincé dans le plafond, il faut tarauder, faire des saignées « avantageuses ».
Faut évacuer. Faut drainer. Faut expulser. Faut… Tiens, genre toutes les
saloperies accumulées dans l’année. En ressenti, je veux dire. En fin d’année,
on prononce la phrase magique. Et hop ! C’est reparti pour un tour de
cadran. Et tous les ans ça recommence. Ca prouve que ça fonctionne, non ?
Bon d’accord, dans le cas présent il y a un problème quand
même. Le donneur est encore jeune et le précepteur récepteur est ni plus ni
moins en train de vivre son dernier jour de boulot. La retraite dans deux
heures. Un commandant de la police du quartier. Rendez-vous compte. Sous séquestre. Un truc de ouf .
Le Jeune est du genre un peu foufou, gourmet,
méticuleux, limite pénible. Extravagant. Imaginatif. Jusquauboutiste (?). Il
s’est découvert une passion pour la justice, le nettoyage et le lessivage des
lieux publics. Il met de l’ordre dans sa taule. C’est la boisson - punch
classique - qui a probablement tout fait foirer. Les rencontres aussi. Les
doses n’étaient pas aux normes. Perfectionniste comme il est, le gamin n’a pas
supporté. L’Ancien, quant à lui, est décontenancé. Bilan pré-mortem.
Joyeuses petites bulles qui éclatent dans le muscle cérébral. L’ivresse du
grand froid. Où ai-je bien pu ranger ma vie? Les tiroirs s’ouvrent et se ferment.
Les extrêmes se rencontrent. Les vies s’entrechoquent. Chacun trouve son
compte. Toujours des histoires de relations père/fils, fille/père, père/père,
mère/mère, adoption/rejet, intégration/exclusion, passage de témoins, libération...
L’écriture est bien léchée. Les références
nombreuses. Entre autres : Saint John Perse, Aimé Césaire. Le rapporteur
s’appuie sur des concepts concrets, notamment la théorie d’Einstein ( ?).
Le vocabulaire est poissonneux (ou giboyeux c’est selon !).
Les parcours sont intéressants du point de vue de la
science. De nombreuses dénonciations (trop ?) sur les dérives sociétales
(trop de dénonciations tuent la dénonciation ? C’est une question).
Ma prescription : une séance active de PNL pendant un
mois, à raison d’une heure par jour, et tous les matins, durant quinze jours,
un cachet du père Coué à prendre avant le petit déjeuner. Pour régler la
consultation voyez mon assistante. On se revoit la semaine prochaine pour ajuster
le traitement.
Bye