Les milanais tuent le samedi, Giorgio Scerbanenco, i milanesi ammazzano al sabato


PLS, Mixopan, soupe de pâtes et pommes de terre bouillies, ça urge ! Berzaghi fait un malaise.
Sa fille, Donatella a disparu. Et c'est inquiétant, car du haut de ses deux mètres, Donatella, belle jeune femme de vingt-huit ans, est restée une enfant dans sa tête, et au grand désespoir de son père, a la fâcheuse manie d' aimanter les amants de tous poils. L'enfermement à double tour n'y a rien fait. L'évasion est parfaite.

Duca en reprenant le dossier va une fois encore cultiver son dégoût pour à peu près tout ce qui touche aux poches de sang livrées à elles-mêmes.  Il faut dire que l'on a retrouvé la jeune femme - tous les détails sont dans le dossier -.  Et quand Lamberti retrouve les disparu(e)s en général, on ne peut plus l'arrêter. Il enfourche son Alfa-Romeo pour une visite de Milan, Gigliola Cinquetti dans le mange-disque. 
On enquête dans les clandés de luxe de la cité. 
On croise et questionne des petites femmes, des femmes moyennes et des grandes aussi, des femmes soumises et insoumises, des barbeaux (pas le poisson) et des consommateurs. On remonte la piste laborieusement, mais sûrement. Come se dice : chi va piano, va sano e va lontano.
Au détour d'une ruelle, on fait la connaissance d'Herero Akaounou, qui exerce le métier de prostituée à Milan. Elle dit parler couramment l'une des langues bantoues répertoriées à ce jour sur le continent africain. Elle ne se plaint pas, boit pour oublier ce qu'il y a à oublier, et fait de son mieux pour aider la justice à faire son devoir. 
Et rebelote. 
Ce potage propulse de nouveau Lamberti dans un néant sidérant. Un énorme coup de mou le frappe au cerveau et au coeur. Heureusement, Livia, sa "Minerve", le regonfle. Il redresse la tête. Ca ne va pas se passer comme ça. Oh que non ! Fini le grand train. On prend les transports en commun à partir de maintenant. Ce n'est pas le moment de flancher, les lecteur(e)s s'impatientent. L'Alfa Romeo est remisée.

Coup de théatre : au trois-quart de l'enquête Duca annonce qu'il faut tout reprendre à zéro. 
Alors là, c'est la Direction qui a un petit coup de mou. Elle  vérifie dans un premier temps que le dossier n'est pas tronqué, et dans la foulée, prévient par voie de voix : 

"- je vous préviens les gars - et les filles-, 
il n'y aura pas de rallonge pour boucler l'enquête, vu !, 

Et c'est reparti. De la violence, du sang, du sexe, de la révolte, de la vengeance, de la honte, du mépris, de la haine, de l'étonnement devant tant d'émoi.

Une enquête tout en déprime (l'effet Duca). Les femmes au premier plan, pour le meilleur et pour le pire. Les hommes sont à la peine.
Le dossier est bien équilibré, des redites insistantes (à la milanaises ?) pour une meilleures compréhension. 
Un dossier qui se veut multirégions. On évoque le courrier du Milan-Brême, les couteaux de l'armée suisse, la semaine anglaise (qui aurait, soi-disant, des racines françaises), les chaussures cirées des méridionaux, la discipline légendaire des milanais...

Un dossier qui mérite d'être lu dans son jus (imho). La Rédaction est consciente que ce n'est pas évident. Elle transmets une intention d'achat pour la version de Laurent. 
A suivre. 

Pour la bande son, c'est SGDG : 

A classer.
Merci l'ami.