Bon, c'est vrai que le titre en français est plutôt agressif. Mais celui en version originale, pourtant plus doux à l'écoute, n'a rien de sympa non plus. Il faut dire que la production de Listes est, depuis les nuisibles temps, une activité humaine très prisée. Une liste parci une liste parça... Deux trois consignes (pas plus, pour permettre la créativité de s'exprimer), et hop, comme par enchantement, tout le monde sait ce qu'il a à faire. La machine se met en place presque toute seule. Un vrai miracle...
Si l'on est pas sur la liste ? Trois raisons :
1 - C'est que l'on a rédigé soi-même (ou les amis) la liste
2 - C'est que l'on est contre ceux qui ont rédigé la liste ou bien que l'on a pas payé sa cotisation
3 - Ou bien c'est que l'on est mort, et donc la présence sur une liste est inutile. Ca peut d'ailleurs parfois perturber les créateurs de ces listes, les agacer même, mais c'est comme ça. Il y a tout de même quelques exceptions, mais ces listes spéciales sont en général à thème.
Alors, qui sont donc ces vendeurs de morts ?
Tout a commencé par un braquage... celui de la des tickets restaurant... Voyez-vous ça ! Kenyatta, le chef de la bande, est à la barre. Formateur sportif hors-pair, il est connu dans le Milieu pour son sens aigu des affaires et son engagement total dans la lutte contre les discriminations. C'est le manager avisé d'un Club de loisirs sur Clay Street (une couverture of course) et le propriétaire d'un ranch situé au fin fond de nulle part. Il crée, organise, distribue les rôles, protège, sanctionne et manigance... C'est un penseur à tout. Un vrai stratège. Il va même jusqu'à acheter des vivres listes pour ses bonnes oeuvres. C'est dire !
Durant le braquage, mentionné ci-dessus et visionné en direct, on assiste en dupleix à un nettoyage d'équipe à quelques pâtés de maisons. Une Guerre des Gangs au programme, sur fond de trafic de dope, alimentée par une divergence de point de vue : faut-il nourrir ou affamer son peuple ?
L'option retenue par Kenyatta : éliminer tous les caïds de la contrée pour cause de mauvais traitements envers une population affaiblie par des siècles de luttes et de souffrances.
Les poches se vident comme des bourses trouées. Le sang coule à flot.
Trop c'est trop !
Benson & Ryan, deux flics biens notés, rentrent en piste. Une équipe de pros d'après la hiérarchie. Un côté sympathisants du Tao. Ils raccrochent bien au convoi mais avec toujours un petit temps de retard sur Kenyatta. C'est le jeu.
Les canons sciés sont de sortie. Les doigts sur les gâchettes sont froids. Surtout ceux de Creeper. Les mouchoirs recouvrent le sang versé. Un deux poids deux mesures dans le traitement social. Une ambiance moyen-moyen du côté de l'intégration dans l'équipe nationale. De grosses tensions en interne. Les communautés s'entre-déchirent. Les familles recomposées sont décomposées. Pas de place à l'humain. On suit le parcours sanglant d'un froid du cerveau (Creeper précisément). On règle ses comptes. On détourne accessoirement des avions (activité à la marge). Il n'y a pas qu'à Paris que ça balance pas mal. Detroit est bien placée dans la course au titre. Ne jamais faire confiance aux vendeurs d'armes. On visite Conant Gardens. On déjeune toujours avant une interpellation. Pour la boisson c'est Johnny W. qui s'y colle. On apprend que, je cite " la justice des Blancs n'est qu'une mascarade aussi douce aux puissants qu'elle est impitoyable pour les humbles (p.61). Chacun pourra interpréter à sa façon.
On développe des sujets très actuel tels que les dégâts causés par l'alcool, l'addiction aux substances illicites, qui veut le pouvoir et qui généralement prend le pouvoir.
Un bon dossier.
Classement accompagné par l'Editeur, précisément entre le 2361 et le 2363. Très pratique ce système.
Blvd
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